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Le Japon rejette des eaux traitées de la centrale nucléaire de Fukushima sans conséquences néfastes

par Rumina Velshi

Des données scientifiques claires et des faits avérés sont nécessaires pour corriger les informations erronées entourant le rejet d’eau traitée provenant de la centrale nucléaire de Fukushima.

La confiance du public est une pierre angulaire de la culture de sûreté nucléaire, et cette même confiance s’effrite face au tollé sur la décision du Japon.

En tant que dirigeante de l’organisme de réglementation nucléaire du Canada, je crois qu’il est important de reconnaître l’inquiétude légitime du public concernant l’élimination sûre des déchets nucléaires. Cependant, je suis convaincue que la décision du Japon de rejeter les eaux usées de Fukushima repose sur des données scientifiques fiables. D’ailleurs, celles-ci sont accessibles au public et montrent que tous les radio-isotopes dangereux ont été retirés des eaux avant leur rejet, sauf le tritium, qui est impossible à éliminer complètement. Cela dit, les concentrations de tritium dans les eaux traitées sont si faibles qu’elles ne porteront pas atteinte à la vie marine, aux microorganismes ou aux êtres humains.

Mais comment pouvons-nous en être sûrs? D’abord, les concentrations respectent les limites établies par les normes internationales. Ensuite, des pays à travers le monde rejettent chaque jour des eaux de refroidissement qui renferment des concentrations encore plus élevées de tritium, et ce, sans qu’il y ait atteinte à la vie marine ou aux être humains. C’est aussi la réalité dans mon propre pays, le Canada, ainsi qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni, par exemple, qui comptent plusieurs installations nucléaires. Comme une bonne partie des inquiétudes et de l’indignation dont on entend parler quant à la décision du Japon proviennent de l’Asie, il ne faut pas oublier que de nombreuses installations nucléaires en République de Corée et en Chine rejettent elles aussi des eaux contenant du tritium dans le milieu marin – souvent en quantités qui dépassent largement ce qui sera rejeté de Fukushima. Je crois que le discours qui alimente l’inquiétude du public est beaucoup plus toxique que tout ce que le Japon pourrait déverser dans l’océan Pacifique.

À la suite du terrible accident nucléaire en 2011, le Japon a fait preuve d’une détermination exceptionnelle et a mené de vastes activités de collaboration à l’échelle mondiale sur la question de la sûreté nucléaire. J’ai rencontré les représentants des organismes de réglementation japonais et visité Fukushima à plusieurs reprises, et j’ai pu voir de mes propres yeux les programmes de sûreté rigoureux qu’ils ont mis en place pour gérer les eaux usées : leur approche est méticuleuse, solide et exemplaire.

L’AIEA travaille en étroite collaboration avec le Japon pour veiller à l’application de normes de sûreté incroyablement rigoureuses avant le rejet des eaux traitées de Fukushima. Les traces de tritium dans l’océan Pacifique attribuables à ce rejet sont d’ailleurs plus de 1 000 fois inférieures à la limite établie par l’Autorité de réglementation nucléaire du Japon – et bien inférieures à toute norme internationale.

L’AIEA a lancé une page Web publique pour fournir des données en temps réel sur le rejet des eaux – pour que le public puisse suivre et reconnaître que l’environnement, la vie marine et animale et les êtres humains ne sont pas à risque. La communauté internationale devrait soutenir le Japon en ce moment, puisque tout a été fait de manière entièrement transparente, y compris son processus de réglementation et ses mises à jour régulières, et par souci de la sûreté du monde entier.

Je félicite l’Autorité de réglementation nucléaire chargée de la sûreté nucléaire au Japon et l’AIEA pour leur travail assidu et exhaustif, ainsi que les organisations internationales réputées et les États membres qui ont travaillé avec le Japon pour l’aider à mettre en place des solutions viables pour le cycle de vie entier des déchets nucléaires provenant de Fukushima.

Je suis attristée de lire les grands titres de l’actualité internationale qui parlent de pays qui s’appuient sur une science bidon et interdisent la nourriture japonaise. Pour ma part, je n’hésiterais pas une seconde à commander du sushi – et vous ne devriez pas non plus.

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